Cas clinique
Hypertension artérielle pulmonaire par embolisation de cellules tumoralesPulmonary hypertension due to tumor embolism

https://doi.org/10.1016/j.revmed.2009.11.014Get rights and content

Résumé

Nous rapportons l’observation d’une femme de 46 ans traitée pour un cancer du sein métastatique et qui présentait une hypertension artérielle pulmonaire subaiguë, secondaire à une embolisation de la microcirculation pulmonaire par des cellules tumorales. Le tableau typique est celui d’une hypertension artérielle pulmonaire précapillaire, avec angioscanner thoracique normal et scintigraphie pulmonaire montrant de multiples défects sous-segmentaires. Cette entité grave doit être connue des cliniciens : son diagnostic peut être fait par analyse cytologique du sang capillaire pulmonaire obtenu par cathétérisme droit. Son pronostic est très péjoratif et il n’y a pas de traitement efficace.

Abstract

We report a 46-year-old woman with a metastatic breast cancer who developed a subacute pulmonary hypertension. The final diagnosis was microscopic pulmonary neoplastic emboli. She presented with the typical clinical picture of a pulmonary hypertension with a normal pulmonary angiographic computer tomography and multiple sub-segmental perfusion defects on radionuclide imaging. This serious condition must be known by physicians, because of an opportunity to obtain the diagnosis by the cytologic analysis of sampled microvascular blood obtained with a pulmonary artery catheterization. The prognosis is poor and there is no efficient therapy.

Introduction

Chez un patient traité pour cancer, l’apparition d’une symptomatologie respiratoire fait discuter avant tout une maladie thrombo-embolique ou une extension de la maladie sous la forme d’une lymphangite carcinomateuse. L’embolisation de cellules tumorales dans la microcirculation pulmonaire est plus rare, mais conduit à un tableau de cœur pulmonaire subaigu avec hypertension artérielle pulmonaire le plus souvent fatal. C’est pour attirer l’attention sur cette entité et souligner la possibilité d’un diagnostic pre mortem que nous en rapportons une observation.

Section snippets

Observation

Une femme de 46 ans était hospitalisée en raison d’une dyspnée d’aggravation progressive depuis environ deux mois, accompagnée récemment d’une toux sèche, d’oppression thoracique et de brûlures œsophagiennes. L’auscultation montrait quelques râles crépitants secs de la base gauche et une tachycardie à 110 battements par minute. Il n’y avait pas de cyanose, d’œdèmes, ni d’oligurie. Le reste de l’examen était normal en dehors d’importantes douleurs osseuses. La gazométrie artérielle en air

Discussion

Parmi les nombreuses causes de dyspnée chez un patient atteint de cancer, l’embolisation tumorale est une des plus difficiles à diagnostiquer [1]. Le tableau est toutefois assez stéréotypé : un patient antérieurement traité pour un cancer présente une dyspnée rapidement progressive, que l’on rapporte à une HTAP après avoir écarté les atteintes parenchymateuses et cardiaques. Le cathétérisme droit confirme son caractère précapillaire. Quand ils sont réalisés, les tests fonctionnels respiratoires

Conclusion

Le micro-embolisme tumoral réalise un tableau d’hypertension artérielle pulmonaire précapillaire. Le diagnostic n’est porté que rarement avant l’autopsie. Il doit être évoqué systématiquement devant un patient atteint de cancer qui devient dyspnéique et chez qui les causes habituelles sont écartées. La preuve peut être obtenue par prélèvement de sang capillaire pulmonaire lors du cathétérisme droit.

Conflit d’intérêt

Aucun.

Références (10)

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